L’utilité de choisir un jour particulier pour s’offrir à Jésus comme victime.

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Cet article est la reproduction d’un passage de l’ouvrage du R-P Giraud, De l’union à Notre Seigneur Jésus-Christ dans sa vie de victime, paru en 1887, qui est un ouvrage spirituel doctrinal, s’évertuant à développer la notion de sacrifice pendant la messe. Au chapitre V, intitulé De notre union à Jésus dans son Oblation, il développe la nécessité d’une oblation personnelle, c’est-à-dire une offrande de soi, il va jusqu’à nous exhorter à choisir un jour particulier où proclamer solennellement cette offrande. Il propose un certain nombre de formulaires de prières pour ce faire, que nous avons également reproduit dans cet article.

Raison générale de nous unir à Jésus dans son Oblation 1

Il nous paraît très utile de considérer d’abord que nous sommes invités à nous unir à Jésus dans son Oblation, à nous offrir à lui et à entrer aussi parfaitement qu’il nous est possible de le faire dans ses divines dispositions. La raison générale, on la connaît, nous sommes membres du corps mystique dont il est le chef. Il est la vigne et nous sommes les sarments 2. Or, les membres vivent nécessairement de la vie du chef, et les sarments de la vie de la vigne. Il est donc naturel (dans l’ordre de la grâce) et nécessaire que nous vivions de sa vie. Sa vie est la vie de Victime. Cette vie en Jésus a commencé par l’oblation, par conséquent, la nôtre doit aussi commencer par l’oblation.

C’est la raison générale que nous avons de nous unir et de nous conformer à Jésus dans ce premier acte de son sacrifice. Voici la raison particulière.

Raison particulière de nous unir à Jésus dans son Oblation

Jésus ne s’était pas contenté de s’offrir lui-même, il a aussi présenté et consacré à son Père toutes les âmes qu’il devait racheter de son sang, et dont il devient, au moment même de son Incarnation, le Chef, le Roi, le souverain Maître. « Au jour de l’Incarnation, dit le Vénérable Maître Olier3, Notre Seigneur se consacra entièrement à son Père. Lui, et tous ses membres, sanctifiant déjà toutes les occasions particulières que lui et ses membres auraient de servir et de glorifier Dieu. » Après ses premières paroles, l’homme de Dieu4 se pose la question suivante «  Au très saint jour de l’Incarnation, Notre Seigneur a-t-il offert à Dieu son Père, sa vie et celle de tous ses membres ? » Et il répond : « Oui, il les a offertes, et il continue encore cette même offrande. Il est toujours vivant dans les mêmes dispositions qu’il a eues pendant toute sa vie. Il ne les interrompt jamais ; et il s’offre toujours à Dieu en soi et en tous ses membres, dans toutes les occasions qu’ils ont de le servir, de l’honorer et de le glorifier. Notre Seigneur en sa personne divine, est un autel sur lequel tous les hommes sont offerts à Dieu, avec toutes leurs actions et leurs souffrances. C’est cet autel d’or5 sur lequel se consomme tout sacrifice parfait : la nature humaine de Jésus-Christ et celle de tous les fidèles en forment l’hostie, son esprit en est le feu, et Dieu le Père est Celui à qui on offre en esprit et en vérité »6.

Oblation de soi-même

Si nous sommes invités à faire notre oblation, en qualité de victimes, parce que Jésus est Notre chef, et si à raison même de ce titre qu’il mérite au moment de sa première oblation, Jésus nous offrit avec lui, et s’il continue de nous offrir au ciel, où il est toujours Victime, et au saint Autel, dans son état d’Hostie, nous ne pouvons refuser avec lui et son esprit, notre oblation pour entrer dans la voie du Sacrifice plus résolument que jamais.

L’âme Généreuse qui veut entrer dans cette voie fera bien de se choisir un jour particulier pour faire son oblation en qualité de Victime avec une plus grande dévotion. Elle fera bien également de s’y préparer par une retraite de trois jours ou au moins par une neuvaine de prières. Ce formulaire pourra donner une inspiration à ce mouvement de l’âme.


Acte d’Oblation de Soi au saint Sacrement

Composé par Bienheureuse Marguerite-Marie

C’est pour honorer votre état de Victime en ce Sacrement d’amour

que je viens m’offrir à vous en cette qualité,

vous suppliant de vouloir être mon Sacrificateur,

pour m’immoler sur l’autel de votre aimable cœur.

Mais comme cette Victime qui s’offre à vous,

est criminelle en toutes ses parties, je vous supplie,

ô mon divin sacrificateur, de bien la vouloir purifier et consommer

dans les ardeurs de votre cœur,

comme un holocauste parfait d’amour et de grâce,

pour me donner une nouvelle vie, et que je puisse dire avec vérité :
Je n’ai plus de mien, soit que je vive ou que je meure ;

mais mon Jésus est mon moi, mon mien, c’est d’être sien.


1 Oblation est le terme liturgique pour désigner l’offrande, il est plus spécifique et désigne particulièrement l’offrande du pain et du vin à la messe, qu’on appelle oblats. Dans l’ordre mystique l’oblation est donc l’offrande de l’humanité de Jésus-Christ en sacrifice.

2 Les sarments sont les rameaux de la vigne.

3 Jean-Jacques Olier [1608-1657], Éminent liturgiste, de doctrine droite, autrefois curé de la paroisse saint-Sulpice à Paris, il nous a laissé entre autres de multiples traités de spiritualité qui mettent l’accent sur la louange continuelle de Jésus à son Père, et sur la figure du prêtre.

4 Donc Maître Olier.

5 Autel dont fait Référence le livre de l’Apocalypse (VIII-3)

6 Olier, Catéchisme Chrétien, 1ère Partie, leçon XX

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